Certains diront; “Le Verdon, ce n’est pas tres peuplé, mais on y voit de tout” et ils ont raison! On vous parle aujourd’hui d’une base d’essais militaires qui pourrait bien être le cadre d’un nouvel épisode de Mr Bond et ses acolytes (en grossissant juste un peu…) Elle se trouve en bord de route, proche de l’embranchement qui mène à Demandolx. Elle est dominée par le site du Mandarom en rive droite proche de la Baume au-dessus du lac. En rive gauche, c’est le barrage lui-même qui sert de decors à cet espace insolite.
Question navigation, on serait tenté de penser que se sont les militaires qui nous interdisent l’accès. En effet, l’espace reservé aux pédalos sur la plage de Sirocco touche l’espace de navigation de cette base. Cependant, vue que le barrage rentre dans le decors de celle-ci, on se doute bien qu’il serait impossible d’aller se promener dans cette zone. Le lac est donc coupé en deux. Il faut aller jusqu’à Saint Julien pour pouvoir à nouveau profiter des eaux du lac.
Une base d’essais historique
Depuis 1959, la Direction Générale de l’Armement possède un site d’essais sur le lac de Castillon. Rattaché à la DGA (Direction Générale de l’Armement) technique de Toulon, se site se spécialise dans les essais sonars et acoustiques. En effet, il ne suffit pas seulement à un sous marin de descendre dans les profondeurs d’un ocean pour passer inaperçu. Les progrès réalisés ces dernières années en matière d’écoute sonar permettent d’identifier ces bâtiments sans les voir à l’écran. Le site de la DGA de Castillon va donc permettre de peaufiner les details techniques rendant plus discrets nos sous-marins nationaux. L’endroit n’en reste pas moins confidentiel voir.. secret defense. Même lors d’une visite officielle, on ne vous donnera jamais beaucoup de details. Tout comme les noms des personnes qui y travaillent, vous ne rencontrerez là-bas que des prénoms.
Un site presque parfait
Le lac de Castillon apparait comme un site unique en Europe, du à la tranquillité de ses eaux. La physionomie du lac; un fond recouvert de plusieurs metres de vase ainsi que des pentes abruptes procurent un bruit de fond quasi nul et permettent d’atténuer les echos. Ajoutez à cela un plan d’eau des plus calmes et vous comprendrez que cet endroit a été choisit pour être dépourvu de parasites sonores. La base d’essais est donc installée sur les deux rives du lac. Elles sont reliées par une rampe métallique que l’on voit sortir de chaque coté. C’est sur cette rampe que sont fixés les 37 hydrophones qui permettent d’étudier les bruits émis par les engins. Tout les intéresse, que ce soit les bruits émis par l’hélice, les bruits émis par l’écoulement de l’eau le long de la coque ou même les bruits émis à l’intérieur même du sous-marin.
On voit mal cependant comment immerger des monstres de plus de cent metres de long dans le lac. Les ingénieurs ont trouvé la solution. Ce sont des maquettes qui son utilisées, les fameuses maquettes jaunes. La dernière en date n’est d’ailleurs pas celle d’un sous-marin mais celle d’un porte avion. C’est la maquette du porte avion qui viendra remplacer le Charles-de-Gaulle qui est testée en ce moment.