Un havre de paix controversé
Perché sur les hauteurs de Castellane, dans les Alpes-de-Haute-Provence, le Mandarom se présente comme un monastère atypique. Fondé en 1978 par Gilbert Bourdin, figure controversée se proclamant “Messie cosmoplanétaire”, le site s’inscrit dans une histoire mouvementée, oscillant entre spiritualité et accusations de dérives sectaires.
Le Mandarom se veut être un lieu de convergence des grandes religions du monde, prônant l’unité et la paix universelle. Son architecture, mélangeant styles orientaux et occidentaux, symbolise cette volonté de synthèse. La statue géante du “Messie cosmo planétaire”, haute de 33 mètres, dominait autrefois le site et en était l’emblème. Elle fut dynamitée à la suite d’une décision de justice.
Cependant, dès sa création, le Mandarom a fait l’objet de critiques et de controverses. La personnalité de Gilbert Bourdin, ses pratiques et ses discours ont été accusés d’être sectaires et manipulateurs. Des adeptes se sont également plaint de violences physiques et psychologiques.
En 1997, la police perquisitionna le site et mit Gilbert Bourdin en examen pour abus de confiance, escroquerie et exercice illégal de la médecine. Ia justice le condamna à de la prison ferme. Deux anciennes adeptes qui étaient mineures au moment des faits accusèrent également Gilbert Bourdin de viol. Décédé en 1998, il n’a finalement jamais été jugé pour ces faits.
Accéder au Mandarom : une expérience particulière
Le Mandarom est un lieu isolé, accessible uniquement par une route sinueuse et escarpée. Depuis Castellane, prendre la D955 en direction de Saint-André-les-Alpes. Peu avant d’arriver au lac de Castillon, on tourne à droite sur la D402. La route s’élève alors au-dessus du lac et on passe le premier hameau de La Baume. C’est peu après La Baume et avant d’arriver à Blaron que se trouve le Mandarom. La visite du site est ouverte au public uniquement sur rendez-vous et après accord des responsables.
L’accueil est chaleureux et les adeptes se montrent disponibles pour expliquer leur philosophie et leur mode de vie. La visite guidée permet de découvrir les différents bâtiments du monastère, les temples et les statues, ainsi que les jardins aménagés avec soin.
L’atmosphère qui règne au Mandarom est particulière. Un sentiment de calme et de sérénité se dégage des lieux. La nature environnante, grandiose et sauvage, participe à cette ambiance unique. Tout comme la vue plongeante sur les eaux turquoises du lac de Castillon.
Le Mandarom à Castellane aujourd’hui : un avenir incertain
Depuis la disparition de Gilbert Bourdin en 1998, c’est un collège de responsables qui dirige le Mandarom. Christine Amory-Mazaudier, une chercheuse en physique au CNRS et à Polytechnique, a repris le flambeau et vit en harmonie avec ses semblables. Le site continue d’accueillir des adeptes et des visiteurs, mais son influence et son rayonnement semblent avoir diminué. En 2014, la secte du Mandarom revendiquait plus de 1200 membres dans le monde, dont un tiers se situe dans le Sud de la France. Ils seraient aujourd’hui prêt d’une dizaine à vivre sur le site de Castellane.
Le 30 avril 2021, la justice française a définitivement condamné le monastère à remettre en l’état une partie de la colline du Verdon. En effet, la secte l’aménageât en y installant un temple-pyramide de 33 mètres de haut. Et cela, malgré l’annulation d’un permis de construire en 1992. Cette situation financière et juridique fragilise l’avenir du Mandarom, tout comme elle passionne une partie du sud de la France.
Le Mandarom reste un lieu fascinant et controversé. Son histoire et son fonctionnement soulèvent des questions importantes sur la spiritualité, la liberté de conscience et les dérives sectaires.
Le Mandarom à Castellane est un lieu unique qui ne laisse personne indifférent. Son histoire mouvementée, son architecture atypique et ses pratiques controversées en font un sujet d’étude et de réflexion. L’avenir de ce site reste incertain, mais il continuera sans aucun doute à intriguer et à fasciner.